Mon parcours avant de me lancer
J’ai toujours adoré les enfants et je m’en suis beaucoup occupée au fil des années, mais la vie a fait que je n’ai pas du tout choisi cette voie pour mes études. J’ai fait une école de commerce et un master en hôtellerie puis un stage dans un bel hôtel parisien lorsque la pandémie a imposé la fin précipitée de cette expérience. J’ai donc bifurqué dans une start-up qui a créé une application qui regroupe une communauté de mamans. Sans trop faire exprès je me suis retrouvée à faire un métier lié à ma première passion. C’est en travaillant dans le milieu et en écoutant des podcasts que j’ai découvert le métier de coach en périnatalité, et puis tout a commencé…
Un métier unique en son genre !
J’accompagne les mamans soit pendant la conception, la grossesse ou en post-partum. Cet accompagnement est physique et psychologique à la fois. Mon rôle est de répondre à leurs questions, de les rassurer dans leurs craintes, leurs doutes et de les préparer au maximum à l’accouchement, qui est une étape importante de la vie d’une mère. L’objectif est aussi de restituer la place du papa car il peut être parfois difficile pour lui de se positionner. Si j’assiste à l’accouchement, je peux être amenée à créer le lien entre la mère, le père et le personnel médical. Lors de ma première consultation, je prends tous ces éléments en compte et j’essaie de comprendre les priorités de la maman : son projet de naissance, son rapport avec le père mais aussi ses peurs.
Les femmes qui me sollicitent
La plupart des femmes qui me contactent vivent leur première grossesse. Elles ont beaucoup de questions et d’émotions étant donné que tout est nouveau et qu’il est parfois difficile de parler de leur expérience dans leur vie quotidienne ou avec leur entourage. J’ai aussi des clientes qui ont vécu des accouchements compliqués, qui sont traumatisées par cela mais qui souhaitent surmonter ce traumatisme pour avoir un autre enfant. Enfin, et malheureusement cela est plus fréquent qu’on ne le pense, j’ai pas mal de clientes qui vivent une dépression post-partum. Ce sujet est encore assez tabou, les femmes qui ne sont pas au courant de ça n’osent pas en parler et ont honte des émotions qu’elles traversent. Mon rôle est de les écouter, de leur faire comprendre qu’elles sont loin d’être les seules à affronter ce phénomène. Lorsque la discussion devient réelle, c'est tout de suite plus simple à gérer.
Une activité remplie de plaisir et très peu de frustrations
Lorsque j’exerce cette activité, je n’ai pas l’impression de travailler. Le retour d’expérience est la chose la plus gratifiante. Lorsqu’une cliente me dit qu’elle est plus apaisée, rassurée, qu’elle ne se sent plus seule, j’ai tout de suite l’impression d’avoir apporté des réponses à ses questions. J’aime aussi beaucoup le lien que je crée avec les mamans. Elles ont toutes un vécu différent, une histoire propre à elles-mêmes. J’apprends des choses tous les jours. Le seul aspect difficile est lorsque j’ai des questions auxquelles je n’ai pas la réponse. Le sujet est si vaste que parfois il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses mais il peut être compliqué de le faire comprendre aux mamans, qui sont elles aussi un peu perdues dans cette aventure si joyeuse et complexe.
Un métier humain avant tout…
Pour exercer ce métier, il faut être à l’écoute, patiente et maîtriser le sujet mais surtout, il faut avoir un bon feeling avec la maman étant donné que les choses qui sont dites en consultation sont très intimes. Les tabous n’existent pas. Si je me retrouve face à quelqu’un avec qui il n’y a aucun feeling, je préfère renoncer à la prendre en tant que cliente parce que je ne serais pas capable de l’aider et elle, ne sera pas capable de se confier.
Les limites de mon métier en France
J’ai déjà entendu des femmes me dire, « mais tu n’es pas maman, comment peux-tu aider celles qui le deviennent ? ». Effectivement, c’est quelque chose que je précise en consultation et je peux comprendre si certaines femmes sont réticentes. Cependant, je suis passionnée par mon métier, je m’informe constamment, et j’apprends de nouvelles choses à longueur de journée. En ce qui concerne la douleur à l’accouchement, certes je ne sais pas ce que c’est, mais je peux aider la cliente à éviter cette douleur à travers de nombreux exercices physionomiques, respiratoires mais également mentaux.
Quelles formation ?
Aujourd’hui en France, il n’existe pas de formation spécifique, tout le monde peut exercer cette activité. Personnellement, j’ai suivi une formation en ligne canadienne étant donné que ce métier est beaucoup plus développé en Amérique du Nord. En France, il existe encore beaucoup de réticences à cette activité, notamment au sein du corps médical qui ne comprend pas toujours l’utilité d’un coach. Les sages-femmes se sentent également en danger et ont peur qu’on leur vole leur métier. Ces consultations ne sont pas remboursées par la sécu, ce qui est un frein pour de nombreuses femmes. Mais, on y arrive petit à petit, par exemple, en Belgique un montant est désormais remboursé ! Se faire aider lors d’une étape si importante de la vie est normal et devrait être reconnu.
Une activité rentable que j’aimerais exercer à plein temps
Actuellement, je fais deux activités à la fois : je travaille encore pour la start-up évoquée précédemment, et je reçois de plus en plus de femmes en consultation. J’ai eu de la chance : grâce à mon travail, j’ai pu développer assez rapidement un carnet d’adresses. Le rythme est donc assez soutenu parce que je jongle entre plusieurs choses mais sur le long terme, je me vois devenir coach en périnatalité à plein temps. Si tu communiques bien ton activité et que tu entretiens le lien, c’est un métier qui peut complètement devenir rentable !
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