Alan Raymond
N°30 : ALAN RAYMOND, créateur de l'agence Alan

Dans cet épisode, pars à la rencontre d'Alan, qui a créé l’agence Alan, une agence de communication pour les personnes atypiques. Plonge dans une conversation enrichissante sur l'entrepreneuriat, l'authenticité et l'impact de la communication inclusive. 🎙️ Écoute dès maintenant pour découvrir comment Alan aide les entreprises et freelances atypiques à briller dans leur domaine.

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Bienvenue à tous ceux qui sont curieux de découvrir des récits inspirants d'hommes et de femmes entrepreneurs. Ici, vous êtes sur microco.com, dans notre podcast « A vous le micro-commerce ». Chaque mois, nous allons à la rencontre d'entrepreneurs pour découvrir leur activité et les coulisses de leur entreprise. Quelles sont ses ambitions, son parcours et aussi comment s'organise son quotidien ?

Aujourd'hui, partons à la rencontre d’Alan, qui a créé Alan Agency, une agence de communication qui aide tous les entrepreneurs et les freelancers atypiques. Ensemble, découvrons son activité et comment il les aide au quotidien.

Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton parcours, tes études, où tu as travaillé depuis un petit moment ? 

C'est une vaste question. Je suis née en Ardèche. J'ai fait mes études en Belgique. Je me suis installée à Lyon tout de suite après mes études. J'ai un parcours un petit peu spécial parce que j'ai commencé à travailler avant même d'avoir le bac, avant même d'être majeure. Mon premier contrat, je ne pouvais pas être payé officiellement, donc on m'a fait des bons d'achats à la FNAC par exemple.

J'ai monté mon statut d'entrepreneur au jour de mes 18 ans. J'ai commencé à travailler en parallèle du bac. J'étais un petit peu étudiant en travaillant pendant mes études. J'ai fait une école d'art en Belgique, une école d'art et technique en photographie.

J'ai un bac +3 en photo. Je me suis installée à Lyon en 2013 après mon bac, mon bachelor en photographie. Je me suis installée à Lyon et j'ai monté ma boîte à Lyon. Je suis restée pendant 9 ans à Lyon, et je me suis installée à Paris il y a quelque temps.

Donc, le parcours entrepreneurial, il est venu très tôt quand même. 

Il est venu très tôt, oui. 

Qu'est-ce qui t'a poussé à te lancer directement si jeune finalement ?

En fait, je ne sais pas trop. Je pense que j'ai toujours aimé… Enfin, je pense que j'avais compris qu'il ne fallait pas que j'attende trop des études et qu'il fallait que je me forme sur le terrain. En tout cas, qu'il y avait des choses sur le terrain que je n'apprenais pas à l'école.

C'est bien de se former, mais on n'avait quand même que 2 semaines de stage sur 3 ans. Et donc, comprendre la réalité de ce que c'est que gérer des clients, comprendre ce qu'ils veulent, gérer des délais, même gérer des choses pratico-pratiques comme faire des factures, faire des contrats et compagnie, on n'apprenait pas.

Et donc, j'avais envie de me frotter au terrain et j'avais l'impression que j'apprenais beaucoup plus en étant dans la réalité que dans une salle de classe. Même si dans mon parcours, on a fait beaucoup de reportages, j'étais beaucoup sur le terrain, je trouvais que toute la partie entrepreneuriale, on ne l'a pas du tout appris.

Et ça m'a beaucoup manqué pendant l'école. J'ai vraiment eu du mal à aller jusqu'au bout à cause de ça. J'ai quand même été jusqu'au bout en me disant que j'allais avoir une sécurité, que ça allait me donner un bout de papier intéressant pour la suite.

Mais en fait, mon diplôme ne m'a servi à rien. Il m'a surtout servi à pratiquer, à me construire et à prendre le temps. Mais c'est vrai que j'ai commencé à travailler. Je ne travaillais pas à temps plein parce que j'étais dans l'école. Mais je travaillais beaucoup, ce qui faisait que parfois, je loupais des cours aussi.

Mais j'ai travaillé pendant mes études, tous les contrats que je pouvais prendre. En fait, il y avait des entreprises qui appelaient mon école pour négocier du travail gratuit. Et moi, je les appelais et je négociais pas forcément grand-chose par rapport à l'époque, mais c'était plus que gratuit.

Et donc, j'ai pu faire mes armes comme ça et j'ai pu faire des petits projets comme ça et commencer à me former. Donc, c'est vrai que quand je suis sorti de l'école, j'avais déjà compris ce que ça voulait dire, gérer des gens, gérer des clients et tout ça.

C'est hyper important. C'est vrai qu'entre la pratique et la théorie, des fois, il y a un monde. Donc, c'est bien que tu aies eu ce déclic-là de te dire « ouais, moi, j'y vais ». Et tu t'es même pas passé par un chemin d'entreprise classique, finalement.

Je pense que j'avais compris que j'allais être trop démuni en sortant de l'école. En plus, dans les écoles d'art, il n'y a pas trop la côté entrepreneuriale. Peut-être maintenant un peu plus, parce que c'était quand même plus de 10 ans que j'avais mes études.

Mais c'est vrai qu'il n'y avait pas trop ce truc entrepreneurial. Donc, on ne nous apprenait pas vraiment à gérer des projets, à nous faire connaître, à être visible, à aller trouver des clients. Et on nous apprenait plutôt la partie artiste, monter des assos, gérer et avoir l'intermittence, ce genre de choses.

Ce qui, moi, me plaisait beaucoup, mais n'était pas assez suffisant. Et je me suis vraiment dit « Mais comment je vais faire en sortant de la bulle de l'école, arriver sur le milieu du travail, j'allais être complètement démuni ? ». Et je voulais un peu anticiper, parce que je savais que ça allait être difficile et qu'il fallait que je prenne un peu le temps.

Tu as eu une belle maturité, parce que c'est difficile quand on est jeune. En plus, vraiment, l'entrepreneuriat, c'est un monde assez vaste et il faut pouvoir y aller. Aussi jeune surtout.

Et pourtant, ça ne m'a pas empêché de galérer au début, d'avoir aussi le trac et de ne pas savoir comment m'y prendre. Je pense que j'ai surtout besoin de temps pour digérer les choses, comprendre comment m'y prendre. Et je l'ai pris le plus tôt possible.

Ça m'a servi, mais ça n'a pas tout fait non plus. Mais ça m'a beaucoup servi, au moins émotionnellement, je n'étais pas non plus trop perdu. Et j'avais déjà commencé à dire « je suis photographe, je fais ça ». Et j'avais commencé à apprendre quelques bases.

Donc, tu as fait un peu de photographie en tant qu'entrepreneur, c'est ça ?

Du coup, j'étais auto-entrepreneur

Et tu faisais des photos ?

En fait, je faisais de l'événementiel. Mon vrai premier contrat, c'était des photos de bébés dans des maternités.

Donc, ça n'a rien à voir.

J'étais hyper formateur pour le coup, mais j'ai passé huit mois à faire des photos dans des maternités. Après, j'ai fait de l'événementiel, j'ai fait des portraits d'entreprises. J'ai fait de l'événementiel où tu vois un peu corporate. J'ai fait des photos dans des soirées, j'ai fait des mariages.

J'ai fait plein de choses. En fait, mon envie, c'était de tester plein de choses pour voir ce qui me plaisait le plus. Parce que j'étais très à l'aise en reportage. Mais j'adorais aussi la partie artistique, la partie studio. Et donc, pendant à peu près neuf ans, j'ai un peu tout exploré ce qui était possible de faire dans la photo.

Sauf le packshot très complexe, parce que ça demande du matériel très particulier. Mais tout ce qui était autour de l'humain, j'ai fait beaucoup de choses. Et je suis passé après plus en partie vidéo. Et aujourd'hui, je suis plus dans la communication.

Je fais un mélange de com, d'images et de vidéos.

Justement, parlons-en un peu de ce que tu fais maintenant. Je ne sais pas si c'était le cheminement. Est-ce que tu peux nous expliquer ce que tu proposes, ce que tu fais actuellement ?

Aujourd'hui, j'ai monté l'agence Alan,  de mon nom choisi, très humblement. C'est un choix un peu mégalo que j'assume complètement. C'est une invitation pour les freelances qui se sentent atypiques, qui sont atypiques par rapport à leur environnement, à oser se mettre en avant et se mettre au centre de leur business.

Et je suis partie du constat que quand j'ai commencé l'entrepreneuriat, je n'avais pas beaucoup d'aide sur la communication. Et surtout, je ne savais pas où aller chercher l'information et où aller chercher de l'aide. Et j'ai compris au fur et à mesure des personnes que j'ai rencontrées que les freelancers et les entrepreneurs n'en ont pas beaucoup.

En tout cas, les petits entrepreneurs ne vont pas communiquer à travers une agence de com. En tout cas, ils ne vont pas faire la démarche. Parce que ce ne sont pas forcément les process, les services qui sont adaptés. C'est aussi des services qui sont chers.

Un entrepreneur a besoin d'être accompagné par des gens qui comprennent leur situation et qui comprennent ce que c'est que d'être entrepreneur. Et quand on est en CDI dans une agence de com, c'est compliqué d'accompagner correctement des gens qui ont des besoins spécifiques et qui n'ont pas forcément besoin de tout avoir dans la communication.

Et c'est vrai qu'il y a beaucoup d'injonctions à être sur les réseaux, à faire un podcast, à avoir un site et tout ça, être sur Instagram, être sur LinkedIn. En fait, quand on est entrepreneur, la réalité, c'est qu'on n'a pas besoin de tout ça. Et moi, je suis une personne atypique.

J'ai envie d'adapter le travail de la communication aux entrepreneurs atypiques pour leur permettre de contourner les règles de la communication, de les dépasser et pour ne pas les inciter à répondre à ces injonctions qu'il y a beaucoup dans la communication, mais adapter qu'est-ce qui est bon pour soi, qu'est-ce qu'on a envie de faire aussi, qu'est-ce qui est sécurisant de faire.

Parce que quand on est atypique, on n'a pas forcément les mêmes besoins. On a besoin parfois de se sécuriser un peu, de ne pas trop se montrer, de s'organiser différemment, de travailler avec des gens différents. Et donc, moi, j'ai créé une équipe de gens qui sont formés, qui sont féministes, qui sont engagés, qui sont bienveillants et qui sont aussi formés au consentement et à la communication non-violente, ce qui nous permet déjà de créer un espace safe. Et déjà, rien que ça, ça fait la différence. Travailler avec des gens gentils et qui ne vont pas te pousser à faire des choses qui ne sont pas bonnes pour toi, mais aussi adapter le service de la communication au freelance.

Et qu'est-ce que tu entends par « personne atypique » ?

C'est un peu le seul mot valise que j'ai trouvé. En fait, quand j'ai réfléchi à mon positionnement, c'est un gros casse-tête parce qu'il n'y a pas de mot pour... Je n'allais pas dire « les gens bizarres ». Malheureusement, le mot atypique, ça va contrebalancer le fait qu'il y ait une norme dans la société, une norme de beauté, une norme sociale, une norme culturelle.

Je voulais aussi parler aux personnes qui ne sont pas forcément privilégiées par la société, donc les personnes discriminées, les personnes qui sont minorisées, sexisées, les personnes qui ont des problèmes de santé mentale, des problèmes de santé handicap, visibles, invisibles.

En tout cas, le mot atypique englobe toutes les personnes qui ne se sentent pas dans la norme. Donc, tu peux le prendre un peu de plein de manières, mais ça peut être aussi quelqu'un qui travaille sur des sujets atypiques. 

Je travaille avec des personnes, des thérapeutes, des gens dans le développement personnel, qui travaillent sur des sujets comme la sexualité, le consentement, le bien-être, le plaisir.

En fait, ces sujets-là, pour bien communiquer, il faut bien les connaître. Aussi, il faut prendre le temps de s'intéresser aux sujets pour ne pas avoir une communication qui est un peu convenue, qui rentre dans des clichés, qui augmente les stéréotypes ou le fantasme qu'on peut avoir sur certains sujets.

Et donc, ça demande, en tout cas, les personnes qui sont sur des sujets atypiques ou qui sont atypiques, soit demandent un espace safe pour prendre soin d'eux, un travail supplémentaire par rapport à leurs sujets, mais aussi, typiquement, pour ne pas reproduire des biais de pouvoir, des biais de culture, des biais d'aura.

Enfin, il y a plein de choses qu'on reproduit dans la communication. Et donc, ces sujets-là, ou même un mode de fonctionnement. Je travaille aussi avec des personnes qui fonctionnent en couple, des couples de thérapeutes. On ne va pas communiquer de la même manière, on ne va pas les accompagner de la même manière.

Il y a des sujets pro-perso qui émergent. Il y a aussi des freins perso qui viennent s'immiscer dans l'entrepreneuriat. Parce que quand on est freelance, on est plus calqué sur son entreprise, quand on a une entité ou une structure. Donc, il y a un peu aussi besoin de personnaliser les choses, d'être plus en contact, d'être plus dans le lien.

Et c'est ce lien de confiance-là qui fait qu'on peut être bien accompagné, qui fait qu'on a l'espace de parole, qui fait qu'on prenne plus le temps. Et c'est vrai que ce ne sont pas des moyens qu'on se donne dans les grosses entreprises, dans les agences de com, parce que c'est peut-être plus rentable, c'est plus le travail est pour hier.

Pour moi, c'est vraiment l'inverse. On prend plus le temps de bien faire les choses et de voir les bons outils au bon endroit par rapport à des sujets spécifiques, par rapport à une marque.

C'est ce qui fait finalement ta différenciation par rapport à tes concurrents qui travaillent aussi dans la communication, c'est que toi, tu es vraiment focus. On a l'impression que c'est des valeurs qui t'animent aussi. 

J'ai tellement envie de lutter contre les stéréotypes de genre. Tous les stéréotypes, je ne sais pas comment ça est listé parce que ça va être hyper long. Mais en vrai, on a une responsabilité dans nos images, on a une responsabilité quand on fait de la communication.

On fait des choix qui impactent notre imaginaire, qui impactent la manière dont les gens nous perçoivent. Et c'est un pouvoir aussi politique. Ce que je veux faire avec l'agence Alan, c'est aussi permettre à des personnes de reprendre leur pouvoir sur leur communication et ne pas se laisser un peu désemparer par leur image, par des personnes qui ne connaissent pas les sujets, qui ont soi-disant plus d'expérience ou qui ont un ascendant parce qu'ils savent.

Et j'ai aussi envie de permettre aux personnes de reprendre du pouvoir aussi en les autonomisant et pas en leur disant moi, ce qui est bon pour elles et pour eux, mais plus en faisant de la co-construction de on va brainstormer plus ensemble, on va être plus en lien avec les créatifs, on ne va pas imposer les choses, donc il y a aussi une notion de consentement et de prendre le temps de sentir ce qui est vraiment juste.

Ça permet aussi d'éviter les écueils d'automatisme qu'on a tous en fait. On a tous automatisme, on a tous des biais. Et je pense que c'est important de faire ce travail aussi de conscience dans la communication. C'est à la fois politique pour permettre aux gens de prendre leur place, mais aussi de se responsabiliser dans notre travail.

C'est vraiment des belles valeurs. Quand tu t'es lancée en tant qu'entrepreneur, est-ce que tu as rencontré des difficultés ? Quelles étaient-elles ? Je sais qu'il y en a beaucoup quand on est entrepreneur, mais peut-être celles que tu aimerais partager avec nous et aussi comment tu les as surmontées, comment tu as réussi à passer outre ?

C'est une belle question, mais elle est dangereuse.

Elle va nous emmener… Il y a tellement de difficultés quand on est entrepreneur. J'ai un parcours un petit peu particulier parce que j'ai commencé très jeune. Ce qui était le plus dur pour moi, c'était de me sentir légitime et de me sentir crédible alors que j'étais jeune et que j'ai commencé à travailler dans un milieu qui est plutôt masculin parce que le monde est masculin.

Dans un milieu où mes clients avaient souvent 30 ans ou avant que moi. Des hommes, des hommes cis. Il y avait ce truc de crédibilité, de légitimité qui était compliqué à prendre en main. Je me suis rendu compte que c'est là où la communication avait un énorme enjeu parce que si j'avais, par exemple, un book professionnel avec une belle présentation, avec une identité stylée, en fait, en face, je n'avais plus besoin de me dire regarde ma valeur, regarde ce que je vaux parce que ma communication travaillait pour moi et donc ça m'apaisait au niveau émotionnel.

Du coup, comme je suis photographe, je me suis fait mes propres photos et il y avait vraiment ça qui était difficile au début et qui m'a beaucoup soutenu dans la communication, que j'ai dépassé avec la communication.

Mais après, il y avait tous les sujets classiques de l'entreprenariat, comment s'organiser, comment trouver des clients, comment être visible, comment aussi trouver des missions. Et moi, vraiment, la com, elle m'a beaucoup aidé, mais j'ai mis du temps à trouver les bonnes choses.

Et je pense que c'est aussi ça que j'ai envie de permettre à des personnes, c'est d'avoir des raccourcis, en fait, de ne pas trop galérer, à bidouiller, à faire ton site web par un copain, le logo par un autre, et à bidouiller, à trouver les bonnes personnes, à faire les choses.

C'est bien bidouiller, ça peut fonctionner, mais il y a certains sujets sur lesquels tu peux gagner grave de temps en investissant un petit peu.

Moi, typiquement, j'ai arrêté de chercher du travail quand j'ai eu un site web bien référencé, qui correspondait à mon image, parce que j'avais un positionnement un peu différent des autres et qu'il n'a pas fallu grand-chose, il a fallu juste que j'ose montrer mon travail.

Et rien que ça, en fait, c'est dur quand on est entrepreneur, parce que je n'ose pas, je ne me sens pas légitime, l'humilité, la fausse humilité, le jugement aussi, le petit jugement interne qui te dit que ce n'est jamais bien, ce n'est jamais assez.

Donc pour moi, vraiment, l'enjeu, c'était d'oser dire, en fait, je fais ça, en fait, juste, je fais ça bien.

Et en fait, c'est hyper dur à dire, mais quand tu dis à quelqu'un, je ne sais pas, dans un after work, ah oui, je me suis lancé, mais je ne suis pas trop sûr, ce n'est pas vendeur et les gens ne t'appellent pas. Il a fallu un peu, voilà, il a fallu un peu y croire moi-même.

Et ça m'a pris un peu de temps.

Et est-ce qu'il y en a eu d'autres, des difficultés ? Peut-être une dernière.

Après, moi, je suis une personne trans, donc j'ai eu du mal à aussi, j'ai mis du temps à comprendre qui j'étais, et du temps aussi.

C'est aussi pour ça que la communication m'a beaucoup soutenue. Mais j'ai mis du temps à comprendre ce que je voulais vraiment faire et qui j'étais. Et donc, en quelque sorte, ça a été un peu un terrain de jeu pendant huit ans, neuf ans, où j'ai testé plein de choses.

Ce qui est très enrichissant parce que du coup, j'ai découvert plein d'entreprises, plein de PME, plein d'artistes.

Et donc, j'ai vraiment un panel très large, ce qui me permet maintenant de pouvoir communiquer et d'apprendre à communiquer et d'accompagner les gens de manière un peu large. Mais ça a pris du temps. Donc, c'est à la fois à double tranchant, apprendre à se connaître.

Moi, ça passait par l'action dans l'entrepreneuriat, mais des fois, c'est bien aussi d'apprendre, de prendre plus de temps dans sa vie perso pour savoir vraiment ce qu'on veut, savoir qui on est avant de se lancer. Moi, j'étais un petit peu dans un mouvement de j'y vais, je vais apprendre, on verra.

Ce qui est un peu usant parce que du coup, j'ai fait des erreurs. Du coup, des fois, j'ai fait des projets qui ne me correspondaient pas. J'ai testé des choses.

Donc, il a fallu un peu de temps d'apprentissage, d'exploration pour réaffirmer vraiment ce que je voulais faire et avoir un positionnement maintenant qui soit vraiment aligné avec ce que je voulais, avec ce que je veux, avec qui je suis. Mais du coup, il a fallu accepter qu'il y a eu des années d'expérience et d'expérimentation.

Des fois, ça peut faire partie du cheminement aussi, finalement, puisque quand on ne connaît que ce qu'on connaît, du coup, on a du mal à faire. Si j'avais monté mon agence avant, je n'aurais pas fait la même chose.

Vraiment, j'ai mis du temps à comprendre l'agence de com.

J'ai toujours voulu faire une agence de com, mais je ne savais pas exactement, je ne voulais pas reproduire.

Je voyais bien qu'il y avait un truc que j'allais reproduire à un schéma qu'on m'avait appris.

Alors que moi, je voulais un schéma plus adaptable, avec beaucoup de télétravail, avec des gens un peu partout, avec des gens spécifiques aussi. Donc, il a fallu prendre du temps pour trouver les bonnes personnes. Et on sait qu'on cherche des collaborateurs.

En fait, trouver les bonnes personnes, c'est difficile. Et j'ai mis beaucoup de temps, j'ai cherché plein de gens, j'ai fait plein de tests. Et ça aussi, ça a été un peu long. Il y a eu beaucoup de désillusions dans le parcours pour trouver les bonnes personnes.

Et maintenant que je sais exactement quel type de personnes il me faut pour quel type de client, j'ai un réseau et j'ai plein de partenaires qui sont adaptés. Mais ça a été un peu long de les trouver. Donc, je suis très content de les avoir maintenant.

Et c'est bon, c'est solide, on avance. 

Est-ce que tu peux nous partager une petite success story peut-être d'un client que tu as réussi à aider et qui peut-être toi, qui t'a touché un peu plus ? 

C'est marrant parce que je ne sais pas répondre à cette question.

Parce qu'il y a aussi les clients à moi d'avant, de la photo et puis maintenant d'autres clients. En fait, je suis assez branchée sur le projet du moment. Donc, je vais peut-être te parler du projet qui n'est pas tout à fait terminé. On est en train de refaire le site web d'une école qui est une école d'apprentissage aux sexualités.

Donc, c'est un sujet qui est complexe. C'est une école qui apprend le consentement, qui apprend les relations de pouvoir et le BDSM. Et donc, c'est une école atypique. On ne peut pas faire plus atypique et on ne peut pas faire aussi plus cliché parce que du coup, tu as plein d'images qui t'arrivent de 50 Shades of Grey, il y a plein de clichés autour de la sexualité.

Et tout l'enjeu, ça a été de bien parler du sujet, de savoir à qui on s'adresse aussi, d'apporter les bonnes informations pour vraiment avoir un site internet qui soit complet, qui ne soit pas dans les clichés de la sexualité d'habitude et qui soit aussi politique au bon endroit parce que c'est un vrai enjeu d'apprendre à créer des espaces safe et de ne pas laisser les gens explorer le BDSM sans cadre parce qu'il y a des dérives qui sont hyper dangereuses.

Et donc, c'est une école qui, pour moi, est vraiment hyper utile parce qu'il y a des ateliers d'exploration, de pratique, donc c'est très engageant. Donc, d'en parler, c'est difficile et il faut que je trouve les bons mots. Il faut en parler d'une manière aussi qui ne soit pas censurée, qui soit agréable à regarder, qui ne soit pas dans la saleté, entre guillemets.

Il faut que ça reste propre. En plus, c'est une école qui est très classe, donc il y a tout un côté un peu luxueux. Il y a toute une identité visuelle autour du luxe, autour du studio. Et je suis hyper contente de les accompagner parce que c'est une école qui faisait des choses un peu de manière amateur sur la communication, mais qui fonctionne très bien et qui a une grosse visibilité.

Donc, il faut les accompagner avant qu'ils aient trop de visibilité pour que leur image soit à la hauteur de ce qu'ils font. Et donc, c'est un gros travail de positionnement, de rédaction, d'outils techniques sur le site, d'images en photo, et tout ce travail sur comment parler de ces sujets-là sans tomber dans les clichés et en politisant le propos parce que c'est hyper politique de parler de consentement.

Et donc, je suis hyper content. Alors, ce n'est pas facile d'en parler parce que forcément, ça va aussi nous mettre dans une case. Mais je trouve que c'est important. C'est un beau projet et puis c'est un gros projet aussi parce que c'est une école, il y a beaucoup de réservations, il y a 27 ateliers différents, il y a une dizaine de profs, donc il y a beaucoup de choses à faire.

Très bien. C'est quoi le nom de l'école ?

Ça s'appelle l'École des Arts Sadiens. 

Très bien. Bon, comme ça, on a l'info. Est-ce que tu pourrais donner un conseil peut-être aux jeunes entrepreneurs atypiques ou aux entrepreneurs, juste entrepreneurs atypiques, parce que je trouve que c'est bien aussi, jeunes aussi, parce qu'on voit un peu ton cheminement que tu as eu déjà en maturation il y a longtemps.

Qu'est-ce que tu pourrais donner comme conseil peut-être, que toi, ça t'aurait peut-être aidé ou que tu aurais bien voulu savoir ? 

C'est marrant parce que c'est plusieurs fois que je suis entamée et qu'on me demande cette question, qu'on me pose cette question, et en même temps, en fait, la réponse, elle va être tout le temps différente en fonction de l'évolution, mais aussi de mon propre évolution.

Je pense que ce que je vais dire la semaine prochaine sera vraiment très différent de la semaine dernière. Et du coup, j'essaie de trouver une manière, parce qu'un conseil, c'est bien, mais il faut aussi apprendre à s'écouter. Et je pense qu'il y a vraiment différent et typique dans les personnes atypiques, c'est que les conseils qui vont être bons pour quelqu'un ne seront pas forcément pour toi.

Donc, c'est à la fois hyper important d'être ouvert aux conseils que tu as, mais en faisant quand même ton propre tri et en adaptant à ta réalité. Donc, quand quelqu'un typiquement va te dire, va sur les réseaux, communique sur LinkedIn et compagnie, sois régulier, demande-toi, est-ce que vraiment tu peux être régulier et adapte les conseils que tu entends.

C'est important d'entendre les règles de l'entrepreneuriat parce que c'est important aussi de savoir de quoi on parle. Et en fait, s'il y a des règles de réussite, entre guillemets, c'est que ça a marché pour certaines personnes. Donc, certainement, ça peut fonctionner pour toi, mais ce n'est pas forcément tout le temps le cas.

Donc, c'est important d'adapter tes pratiques à ta situation et de trouver des manières pour être plus flexible par rapport à ce que tu entends. Vraiment, ce qui m'a aidé, c'est de prendre toutes ces règles-là et d'en faire qu'à ma sauce. Et c'est marrant parce que mes profs m'avaient dit ça.

Ils m'ont dit, super, écoute les gens, tu te rends en question, c'est super. Mais en fait, n'écoute pas trop, écoute ton instinct et fais tes propres trucs. Vraiment, ce qui fonctionne pour moi, c'est de travailler en asynchrone, de faire plein de vocaux, de travailler en télétravail, de travailler dans le train, dans le métro.

Vraiment, j'ai une manière de travailler qui est hyper adaptée parce que je bouge beaucoup. Donc, pour moi, mon enjeu, c'est d'arriver à travailler dans les transports, à travailler en mouvement et à continuer à produire et à être créatif. Donc, j'ai des outils qui sont tous hors ligne et en ligne.

Si je me fais voler mon téléphone demain, ça ne sera pas un problème parce que tout est en ligne. Pour moi, ça, c'est un vrai enjeu et pouvoir d'externaliser les choses, de ne pas être bloqué sur mon ordinateur. Alors que je fais de la création visuelle, d'images, donc ça demande de gérer beaucoup de stockage, de gérer des disques durs et d'avoir une gestion de workflow de projets et de fichier qui est intense.

Et malgré tout, il y a plein d'outils qui permettent de faire ça. Et donc, pour des personnes atypiques, pour les neuro-atypies qui vont avoir des discriminations, des problèmes de handicap, il y a plein de manières d'adapter pour te déplacer moins, pour communiquer, pour gérer tes délais, pour communiquer auprès de ton réseau, de tes clients, que tu travailles comme ça.

Donc, tu gagnes en bien-être et en flexibilité parce que tu ne t'obliges pas à travailler comme d'autres personnes. Et je pense que c'est un sujet qui manque un peu dans l'entreprenariat, c'est qu'on se dit, il faut faire ça, il faut faire ça, et on s'entête à faire comme les autres, alors qu'en fait, on a tous des réalités différentes et qu'il faut toujours un petit peu adapter.

Donc vraiment, je pense que le conseil, c'est d'adapter tout ce que tu vas apprendre, l'adapter à toi. 

Finalement, c'est ça le grand conseil, tu l'as trouvé. C'est un peu le cœur, pour moi, du côté atypique. On n'est pas dans telle ou telle direction, on adapte à soi-même, à ce qu'on a envie, comme on veut.

Et au moment de la vie aussi, la vie, c'est fluctuant. Donc, il y a des moments où tu vas perdre des proches, tu as des problèmes relationnels.

Et en fait, il faut aussi que tu puisses évoluer en fonction de ta propre évolution, en fonction de ton contexte.

Et tout n'est pas figé. Donc, ce qui va fonctionner pendant un temps, des fois, c'est un peu frustrant. Des fois, tu as une super orga, ça fonctionne bien. Et puis, il y a des trucs dans la vie qui font que ça chahute un peu. Et donc, il faudrait reprendre tes marques.

Et ce n'est pas évident. Moi, typiquement, les dernières années, j'ai beaucoup bougé. Alors qu'avant, j'avais un coworking, j'avais un studio, tout était au même endroit. Il a fallu rebouger. Donc, en fait, tout ce que j'avais appris, il a fallu un peu casser pour réadapter.

Des fois, ce n'est pas facile d'être toujours en mouvement, justement. Et toujours en adaptation. 

Très bien. Écoute, je te remercie. Ça va être la fin de notre podcast, malheureusement. Est-ce que tu peux nous dire où on peut te retrouver, peut-être sur les réseaux, sur ton site ?

Alors, je communique quasiment tous les jours sur LinkedIn. Peut-être pas tous les jours complètement, mais je communique beaucoup sur LinkedIn, sur tous ces sujets-là. J'ai un site web qui va bientôt sortir, agence-alan.fr. Et surtout, j'ai un Instagram.

Je communique beaucoup sur Instagram. Donc, ça va être @alan.agence sur Instagram. 

Super. Écoute, on te remercie d'être venu. Et puis, on te dit à très vite. 

À très vite. Merci de ton invitation. 

Si le podcast vous a plu et vous a inspiré, on vous invite à nous suivre, car c'est le meilleur moyen de nous soutenir.

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