Dès ses débuts, Sabine développe un univers distinctif, fusionnant humour, décontraction, et impertinence à travers ses créations. De la conception de logos à la fabrication d'objets marqués de ses propres visuels et textes, elle élabore peu à peu une marque singulière et attachante. Consciente des enjeux de surconsommation, Sabine oriente progressivement son entreprise vers des pratiques plus durables. Depuis 2021, Ranafout propose une collection textile de seconde main, réparée et relookée avec soin, tout en favorisant des partenariats locaux et une fabrication artisanale.
Bienvenue à tous, je suis Coralie et je pilote Altavia Foundation qui a développé la plateforme Microco.com. Ici, c'est le podcast de Microco. Chaque mois, on s'entretient avec un entrepreneur pour explorer son parcours et les coulisses de son activité, ses ambitions, ses freins, les obstacles qu'il ou elle ont rencontré, ses fiertés, et surtout, comment il s'organise au quotidien.
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Bonne écoute !
Ça a commencé par un studio graphique. J'ai été 15 ans assistante de direction, j'ai fait une reconversion professionnelle et je me suis lancée à mon compte. J'ai créé d'abord un studio graphique que j'ai appelé “De cartons et d'étoiles”. Petit à petit, je me suis rendu compte que je travaillais pour des marques, mais c'était très classique.
J'avais envie de m'amuser à côté. Je ne me trouvais pas dans le commerce des produits qui me correspondent dans mon humour, dans mon militantisme. J'ai commencé à créer des petites choses qui ont plu à mes amis. J'ai mis sur Etsy, ça a commencé à se développer comme ça.
C'est vraiment d'année en année où j'ai trouvé mon style, où j'ai commencé à me lâcher de plus en plus dans ce que je proposais comme produit. La marque a vraiment trouvé son univers tel qu'il est aujourd'hui depuis environ 5 ans, 6 ans. Après, je suis passée en entreprise depuis 2 ans parce que j'étais à la maison des artistes en tant que graphiste.Ce qui ne me correspondait pas du tout à une société de retail.
Il y avait un problème de visibilité, c'est compliqué de sortir du lot. J'avais déjà un compte Instagram. J'avais un petit peu de monde qui me suivait par rapport au blog, mais pas forcément des gens qui, après, allaient me suivre sur les produits. Il y a vraiment eu le côté visibilité.
Il a fallu que je fasse des marchés créateurs pour commencer à comprendre comment mieux être visible sur Etsy, sur les réseaux sociaux, par rapport au retour que j'avais des gens que je rencontrais en direct. Ça a été vraiment primordial dans ma marque. Et ça l'est encore aujourd'hui. C'est vraiment la rencontre en direct.
Exactement. Et même dans mes créations, ça marche toujours. Il y a des soirées entre amis qui marchent toujours très bien.
J'ai une liste énorme sur mon téléphone, sur mon ordinateur d'idées. Le lendemain, on les relie.
Mais il y a beaucoup de choses comme ça. Et puis, effectivement, au fur et à mesure, le fait aussi de développer de plus en plus, d'assumer le fait que je suis féministe, que je suis militante, et que ça peut se ressentir dans les produits, et de voir avec les gens que je rencontre qu'eux aussi, ils cherchent ce type de produit.
Eux aussi, ça leur plaît qu'on puisse parler de ça, etc. La marque, c'est vraiment ça. J'ai vu que je commençais à me faire voir justement quand j'étais plus sincère et que j'ai vraiment été vers ce que j'avais envie de créer. Et pas d'essayer de faire comme faisaient les autres marques à l'époque. Je voyais des marques que j'aimais bien, je me disais j'aimerais bien être comme eux aussi.
Oui, exactement. On me dit assez qu'il faut garder sa marque.
Ils ont un statut d'association. Ils sont au sein de l'hôpital de La Fontaine à Saint-Denis. Ça a vraiment été créé, je n'ai pas son nom en tête et j'en suis navrée, par une médecin gynécologue qui est formidable. C'était le premier lieu qui a été créé pour accueillir les femmes victimes de violences. Maintenant, ça se développe, il y a plusieurs lieux. Il y en a à Marseille par exemple.
Comme c'est une association, ils ont besoin régulièrement d'aide financière. J'ai créé un pin’s qui s'appelle Ragnagnas, qui représente une serviette hygiénique. Chaque pin’s, il y a un euro qui est reversé à cette association à chaque fois que je vends le pin’s.
Aussi bien en E-shop, en BtoC aussi, que quand des boutiques m'achètent ces pin’s là, je reverse un euro à chaque fois. Ce qui permet depuis deux ans de pouvoir reverser cette association-là, parce que ça fait partie de mes valeurs. Je veux que ma marque reflète ça.
Je ne veux pas que les gens pensent que le féminisme est à la mode. C'est vraiment primordial pour moi de montrer que derrière, il y a vraiment une action. Quand je fais un pin’s “Parle à ma vulve” ou “Balclito”, ça fait rire les gens.
Mon but premier dans la vie, c'est d'amuser les gens vraiment. C'est vraiment ça profondément.
Sur les marchés créateurs, les gens arrivent et ils rigolent même s'ils n'achètent rien, moi déjà, il y a un échange, c'est chouette. Mais au-delà de ça, de pouvoir dire que le “Parle à ma vulve”, c'est rigolo, il y a un pin’s en forme de vulve. Mais derrière, il y a un vrai message de dire que ce n'est pas tabou.
Il se passe des choses dans la vie des femmes, il se passe des choses dans la santé des femmes. C'est important de le montrer et c'est important, grâce à ça, de pouvoir aider ces femmes-là.Parce qu'il y a encore du chemin. On avance, on recule. Il y a toujours beaucoup de travail.
Le féminisme, pour moi, tout le monde devrait être féministe, naturellement. C'est juste l'égalité homme-femme, c'est simple. Et après, militantisme, tout le monde n'a pas forcément envie d'être là-dedans. C'est important pour moi, j'ai la possibilité, à mon échelle, d'avoir une visibilité, de pouvoir parler aux gens. C'est important de pouvoir l'utiliser et de le faire passer par de l'humour, qui plaira un peu plus directement.
Et j'aime bien l'idée que des pin’s, je sais que j'ai plein de clients, ils ont en permanence sur leur veste.
Celui-ci, je l'ai vraiment créé dans ce but-là. Je voulais pouvoir reverser en permanence un montant à la Maison des Femmes. Comment je vais faire ? Peut-être un pin’s. Et de là, j'ai eu l'idée Ragnagnas. C'est vraiment partie de la Maison des Femmes.
Il y a un peu les deux. Ce que je disais tout à l'heure, il y a eu pas mal de soirée brainstorming, avec certains amis en particulier, avec mon mari. Parfois même avec mes filles qui sont adolescentes. Après, les chats ne font pas des chiens, elles sont profondément féministes.
Même mon fils de 10 ans, mon mari, tout le monde à la maison. Donc, il y a ça. Et après, il y a beaucoup de choses que je note au fur et à mesure, des choses qui me viennent comme ça. Et des fois, je ne me l'explique pas. Des fois, je vais avoir des idées et ça va rester dans mes brouillons.
Ça fait des années que j'ai certaines idées et ça ne vient pas. Il n'y a pas de visuel, ça ne vient pas. Par exemple, mon ex-ex-verveine et rock'n'roll, qui est un des hits de la marque depuis le début, m'est venue vraiment comme ça. Un barbecue familial un dimanche. Je me suis dit, il faut que je le note.
Et le lundi, j'ai créé le visuel et il est resté. Il n'a pas bougé. Pareil pour mon tote bag “merde, merde, merde, putain, merde, merde, merde”. J'avais l'idée, machine à écrire, simple, le “putain” en rouge. C'est venu, mais tout de suite. Et puis, il y en a d'autres qui sont plus laborieux. Ragnagnas, j'ai dû travailler dessus un moment avant que ça vienne.
Jusqu'ici, c'était plus quand ça me venait et quand j'avais le temps. Parce que c'est toujours le problème d'être couteau suisse dans sa société. Il y a tellement de choses à faire. C'est vrai qu'il y a eu plein de moments où je n'avais pas le temps de créer.
Et puis, l'esprit a créé aussi. Par exemple, quand je suis passée en société, c'est vrai qu'il y a quand même beaucoup de choses à faire. Je suis régulièrement soutenue par des stagiaires. Donc, ça me permet aussi de pouvoir donner des choses et de revenir sur de la créa.
Mais c'est vrai que jusqu'ici, c'était un peu quand j'avais les idées qui venaient. Maintenant, je commence à essayer justement d'avoir une approche un peu plus sérieuse, on va dire, entre guillemets. Me dire, voilà, la période de Noël, par exemple, ça serait bien que j'ai des nouveautés parce que c'est normal.
Là, fin novembre, j'ai créé les emporte-pièces pour faire des biscuits “Beurk”, “Touche à ton cul”... Et ça, je me suis dit, ça serait bien que je mette la période de Noël.
Et ça a été notre « hit » là en novembre, décembre. Mais vraiment incroyable, au-delà de ce que j'espérais. Donc là, c'est vrai que je me dis que ça serait bien maintenant que j'arrive à avoir peut-être des nouveautés au printemps et des nouveautés à l'automne.
Arriver à commencer à faire ça. Après, je ne m'oblige pas s'il y a une idée qui me vient d'un coup. Je me dis que ça va être génial. Et si j'ai mon fournisseur qui est dispo et si c'est le bon moment, en termes de finance, etc., je ne m'arrête pas et je me lance à ce moment-là.
Ça a été beaucoup de rencontres au début. Par exemple, la toute première personne qui m'a fourni les mugs, les tote bags, les crayons et qui faisait mes broches au début avant que je les fabrique moi-même, c'est une autre créatrice qui m'a parlé d'elle. C'est Florence, l'atelier des amis. Et je suis allée vers elle.
Comme elle était dans le 17e, on s'est vu en vrai. Il y a eu un vrai contact, quelque chose qui a bien marché, un contact amical, du soutien, etc. Donc, ça a commencé comme ça. Et après, mes fabricants de badges, c'est une petite société à Nantes.
C'est aussi quelqu'un qui m'a parlé d'eux. Ça a été beaucoup comme ça. Après, il y a des recherches qui sont longues. Par exemple, les emporte-pièces. Ça faisait presque deux ans que je voulais les faire, mais je ne trouvais pas le bon fournisseur. Et là, c'est une amie pâtissière qui m'a dit « Tiens, il y a une femme qui a sa petite société à elle en Bretagne et qui travaille en 3D et qui fait des emporte-pièces.» Et voilà, on s'est mis en relation. Et là, c'est formidable, j'ai enfin trouvé la bonne personne. Donc, voilà, c'est comme ça. J'ai fait mes objets. J'ai rencontré les fabricants des tote-bags et des trousses 100% coton bio qui sont fabriqués dans le 93.
Donc, ça, c'est hyper important pour moi, d'avoir du local, de pouvoir rencontrer les fabricants. Le plus loin que j'ai, c'est les pins qui sont faits en Espagne. Je préférais qu'ils soient faits en France, mais pour l'instant, en termes de rapports qui ont été pris et de relations, c'est avec eux que ça marche le mieux.
En tout cas, il y a vraiment toujours un côté humain derrière. Même quand je fais une commande en ligne, on se connaît déjà.
Je suis une cliente fidèle. En tout cas, ce ne sont pas des fournisseurs que je vais chercher en Chine. Il y a vraiment un côté le plus français, local possible. Je sais comment ils travaillent et je connais l'univers. Je sais que ce sont des petites entreprises aussi de ce côté-là.
C'est super important pour moi. Ca va avec le militantisme, c'est la transparence aussi. Je veux vraiment être le plus sincère possible.
Après, ça va être plus dans ma communication, sur les réseaux sociaux, au quotidien. Alors, c'est vrai que ma marque n'est pas 100% féministe. Il faut quand même le repréciser. C'est vrai qu'il y a aussi des produits, par exemple, Sex Servents et Rock'n Roll, des produits comme ça, qui ne parlent pas forcément féminisme. Donc, c'est vrai que je n'ai pas qu'une clientèle 100% féministe. Même s'ils ne prennent pas un produit avec un message féministe, ils le sont quand même.
J'ai plutôt tendance à voir sur les marchés créateurs que les gens qui m'achètent connaissent tout mon univers. Donc, voilà. Mais c'est plus, effectivement, dans la sensibilisation au quotidien, des informations que je vais transmettre, même la façon dont je parle aux gens.
C'est-à-dire que j'écris tout en inclusif. Ça me paraît être la moindre des choses. Et quand ça m'arrive d'oublier, je me fais taper sur les doigts par quelques amis. On est bien entouré. On a les amis qu'on mérite.
Après, c'est vrai que, par exemple, dans tout ce que je propose, les t-shirts et les sweats, je fais vraiment en sorte qu'il y ait le plus de tailles possibles. Voilà, c'est vrai qu'au début, j'avais des tailles femmes et des tailles hommes.
Et puis, je l'ai vu aussi dans la façon dont les gens m'achetaient les t-shirts. Même les femmes prenaient les tailles hommes. Donc, je suis passée pour une grosse majorité sur des coupes mixtes. Et qui vont du XS jusqu'au 2XL.
Mais on peut faire des commandes jusqu'au 5XL. Et voilà. Parce que pour avoir rencontré des personnes, pareil, sur le marché créateur, qui disent, moi, j'adore votre t-shirt, mais moi, je rentre un bras dans votre manche. Et là, tu dis, faute. Là, il faut que je remédie à ça, effectivement.
Donc, il y a aussi ce côté-là, effectivement, dans les produits, de pouvoir, au maximum, parler à tout le monde. Après, “Parle à ma vulve”, c'est sûr qu'il y a peu d'hommes qui vont le porter.
Mais le clito, ça fait marrer tout le monde. Et même mon message, “SAMÈRELIPOPETTE”, pour moi, qui était vraiment le pendant féminin de “Saperlipopette”, en fait, j'ai été surprise, quand j'ai lancé le sweat, de le vendre à beaucoup d'hommes. Et en fait, ça parle à tout le monde, et il y en a qui le prennent plus ou moins avec le message féministe qu'il y a derrière, et d'autres juste avec le jeu de mots.
Il y a plusieurs niveaux, on va dire, de lecture, mais en tout cas, le message est là.
Oui, tout à fait. Et le côté impertinent, parce que c'est vrai que c'est ça aussi. Souvent, des fois, quand j'ai des idées de création, j'en parle à mon mari, il me dit « attention, est-ce que là, tu serais pas un peu sur le meuble du meilleur papa ? » Et c'est vraiment notre barème en fait pour dire « ouais, là, du coup, c'est moins de cartons et d’étoiles” parce que là, je rentre plus dans un truc vraiment classique.
Alors, ça va être très tarte à la crème ce que je vais dire, mais c'est être entourée.
Parce que moi, quand j'ai commencé en indépendante, je n'étais pas entourée, j'avais les conseils de mon mari qui étaient de très bons conseils, ce n'est pas le problème, lui-même maintenant est entrepreneur, donc voilà, on se challenge aussi.
Mais clairement, je n'ai pas été entourée comme il fallait, ce qui fait que j'ai déjà raté des subventions, des soutiens que j'aurais pu avoir en termes de formation, en termes de conseils, de choses que je n'ai pas forcément bien. Après, c'est bien de faire des erreurs.
Je ne regrette aucune de mes erreurs parce qu'il fallait les faire. Après, il y a des choses où je me dis que financièrement, ça, c'est bon.
Et du coup, quand je suis passée en entreprise il y a deux ans, j'ai commencé par être soutenue par LaMiel.
Je remercie Lylia qui m'a vraiment super soutenue pour les statuts, choisir le statut de l'entreprise, faire les démarches et tout ça. Là, j'ai intégré depuis peu Mieux Entreprendre, ME 93 dans leur programme de croissance plus.
Ça m'aide au quotidien, c'est incroyable. Je suis dans un collectif d'entrepreneurs qui s'appelle F Collective qui est un collectif en ligne. Et pareil, ça, c'était plus pour vraiment intégrer la posture de chef d'entreprise. C'est-à-dire que quand j'étais indépendante, pour moi, j'étais une créatrice. En fait, ça a été long de se mettre vraiment en place parce que j'avais le côté « je fais de l'artisanat, je suis une créatrice, je fais des petites choses. Et avec le fait de passer en entreprise, j'ai vraiment pris confiance en moi.
Et maintenant, je suis une chef d'entreprise, toujours créatrice, toujours DA.
Et donc ça, il m'a fallu beaucoup de soutien, beaucoup de gens autour de moi pour me donner confiance en moi, pour oser faire des choses.
Et puis maintenant, pour structurer parce que justement, je continue à aller un peu dans tous les sens et qu'à un moment donné, il faut structurer. Donc vraiment, être accompagnée, c'est primordial. Surtout que, par exemple, LaMiel, financièrement, c'est rien d'aller s'inscrire chez eux, on a vraiment un super soutien.
Même le ME, ce n'est pas des gros budgets pour derrière gagner énormément. Déjà personnellement, émotionnellement et puis financièrement parce que ça aide vraiment à cadrer et à faire grandir son entreprise.
Et être entourée même d'autres entrepreneurs. Il ne faut pas hésiter.
Moi, j'adore déjeuner, prendre des cafés avec des entrepreneurs, des entrepreneurs du territoire. Se parler de nos problèmes, échanger nos expériences, et ça aussi, ça m'apprend tellement.
Exactement. Des fois, d'autres ont eu l'expérience avant nous, donc ils nous donnent des conseils, ça nous aide à avancer. Et des fois, on est dans le même problème au même moment. Donc juste, on va être là à dire « moi aussi, c'est dur, mais ça fait du bien ».
Et on part en disant « bon ben moi, je ne suis pas la seule, donc il n'y a pas de raison, je vais m'en sortir ». C'est vrai.
Alors, il y a deux points, déjà, on va dire les marques concurrentes.
Au début, je les ai trouvées inspirantes, je regardais beaucoup. Maintenant, parce que justement, on me l'a conseillé, j'ai arrêté de trop regarder parce que je trouve que ça bouffe ma créativité, parce que ça m'influence trop. Donc, je ne préfère pas regarder et créer mes choses.
Après, quand j'ai créé des choses, je vais quand même voir ce qui se fait pour être sûre que je n'ai pas fait un truc qui est déjà un peu créé. Après, moi, j'ai vraiment de l'idée qu'il y a de la place pour tout le monde. Je ne suis vraiment pas à dire « ah non, mais moi, j'ai créé la première », ce qui n'est pas forcément vrai en plus, mais c'est vrai qu'il n'y avait pas beaucoup de marques à l'époque où je me suis lancée.
Mais je trouve ça très bien, ça veut dire que les gens sont de plus en plus sensibilisés à ça, qu'il y a de la demande. Et après, en termes de développement, aujourd'hui, j'ai un E-shop, j'ai une quarantaine de revendeurs et je suis associée à une boutique de créateurs à Saint-Denis qui s'appelle Local, qui est juste à la sortie du métro Basilic, 20 passages de la Queduc, passez nous voir, c'est une boutique éphémère.
Pour le moment, a priori, on serait là jusqu'en décembre 2024. Donc, ça me laisse le temps après de voir ce que devient Ranafout par rapport à cette boutique-là. Mais l'idée, c'est vraiment d'avoir de plus en plus de revendeurs, France, Europe et puis international, de rendre le e-shop de plus en plus visible.
Et puis, grâce au prix Small is Big, j'ai pu avoir un accompagnement par Altavia Cosmic.
Donc là, on est en train de travailler sur un rebranding parce que “De carton et d’étoile”, au final, aujourd'hui, par rapport au produit que je propose, ça n'a plus trop de sens en fait parce que ça ne parle pas du tout de ce qu'est la marque. On est loin du compte.
Et puis, j'ai beau être Graphiste, j'ai créé toute l'identité visuelle il y a 9 ans.
Donc, il faut que tout bouge et moi, j'ai trop le nez dedans finalement pour arriver à le faire moi-même. Donc, c'est super. Il y a une super équipe motivée chez Altavia qui travaille dessus. Donc ça, dans les semaines à venir, effectivement, on va devoir faire une grosse communication là-dessus pour ne pas perdre les gens en disant « De carton & d’étoiles devient… » Je ne dis pas pour l'instant, je suis superstitieuse.
Mais effectivement, un nom de marque qui va beaucoup plus parler aux gens par rapport à ce que sont les produits et qui ne perdra pas non plus ceux qui nous connaissent déjà parce qu'il y a un lien avec les produits.
Je ne dis pas tout, mais voilà. Un petit indice. Ca, c'est les projets à moyen long terme, on va dire.
Oui, il y en a une.
C'est marrant parce que ça va presque à l'inverse de ce que j'expliquais. Les marchés créateurs, j'adore les faire, j'adore rencontrer les gens. Et vraiment, il y a un super contact. Et de toutes mes années d'expérience de marché créateur, il y a eu très peu de rencontres négatives, mais il y en a une qui m'a marquée, qui me fait rire encore aujourd'hui.
J'ai un mug, c'est « Salut les cons ». Et j'ai une dame qui est venue se planter devant moi en me disant « Mais expliquez-moi, en quoi c'est drôle de traiter les gens de cons ? » C'est juste de l'humour, madame.
C'étaient les premiers marchés créateurs que je faisais, je me suis dit « Ah mince, j'espère que je ne vais pas trop me faire agresser par les gens et que les gens auront quand même de l'humour par rapport à ça. » Et en fait, j'ai eu très peu d'expérience, mais j'ai eu celle-ci.
Et puis, il y a 3-4 ans, un homme est venu me voir en me disant « Mais pourquoi vous avez autant de méchanceté dans vos mots ? Moi, je suis bienveillant, j'aime l'amour. Et vous, vous agressez les gens. » Je dis « Non, c'est de l'humour en fait. Les gens comprennent que c'est toujours en bienveillance et que c'est vraiment pour vous faire rire. C'est que je vous aime. J'ai envie que vous soyez heureux. J'ai envie de transmettre du bonheur ». C'est toujours comme ça de toute façon. On te dit que quand tu as une mauvaise expérience d'un jour et 3 bonnes expériences, c'est la mauvaise expérience que tu vas retenir le soir.
Mais voilà, ça me fait rire. Et puis finalement, ça me motive plus qu'autre chose parce que je me dis qu'il y a tellement peu de réactions comme ça que j'aime bien garder ces petites réflexions anecdotiques parce que sinon, la plupart du temps, c'est plutôt « Ah mais c'est génial, c'est vous qui créez ça. C'est tellement bien. Ah mais c'est top. Mais il faut que j'en parle à Bidu, la machin, un truc parce qu'ils vont tous s'y retrouver. »
Avec grand plaisir.
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