Annaick
N°11 : Découvrez Annaick, professeure de pilâtes

Découvrez la reconversion professionnelle d’Annaick ! Ancienne commerciale devenue prof de pilâtes, elle vous raconte son parcours. Elle vous parlera de ses premiers pas, des avantages et des inconvénients de l’aventure entrepreneuriale ainsi que de ses projets futurs pour faire évoluer son activité. Pour celles et ceux qui veulent se lancer, elle abordera aussi la question de l’accompagnement dont elle a pu bénéficier. Un portrait inspirant qui vous donnera l’envie de vous mettre au sport !

Cet épisode n'est pas disponible au format vidéo. Profitez de l'écoute !
La transcription de cet épisode est en cours...

Annaick : J’ai 55 ans, je ne sais pas quoi faire de ma vie, et là il me dit : « Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ? » Et tout de suite, spontanément, j’ai répondu : « Je serais prof de pilates. »

Bienvenue à toutes les personnes curieuses qui aiment les belles histoires d’hommes et de femmes entrepreneurs. Je pilote Altavia Foundation. À chaque podcast, embarquez dans les coulisses d’un micro-commerce et de son créateur : son quotidien, son ambition, ses freins, ses fiertés. Prêt à être inspiré ? C’est parti ! Bonjour Annaick.

Annaick : Bonjour.

Alors Annaick Colomb, vous êtes professeure de pilates et vous allez nous partager aujourd’hui les coulisses de votre métier. Bienvenue dans notre podcast.

Annaick : Merci beaucoup de m’avoir invitée aujourd’hui. On est ravies, d’autant plus que c’est la première fois que vous recevez une coach sportive ; j’ai hâte de faire découvrir ce beau métier.

Merci. Aujourd’hui, on parle du pilates en particulier. Pouvez-vous raconter les prémices et comment vous en êtes arrivée à exercer ce métier qui, il me semble, est une passion ?

Annaick : Absolument. J’ai envie de dire que c’est plutôt « à cause » — ou « grâce » — à un burn-out. J’ai travaillé 30 ans dans une grande entreprise du tourisme ; j’y ai grandi, je m’y suis épanouie, puis les dernières années ont été très compliquées. Ma tête tenait, mais un jour le corps a lâché. À l’issue de ce burn-out, je me suis posé beaucoup de questions, notamment : est-ce que j’avais envie de retourner dans cette entreprise qui m’avait fait du mal ? J’en suis arrivée là après des mois de reconstruction, autant physique que psychologique.

C’est souvent ce qui déclenche des reconversions. Vous démarrez cette introspection… Vous vous êtes mise à votre compte rapidement ou cela a pris du temps ?

Annaick : Cela a pris du temps, car l’introspection a été longue : après un burn-out, il faut se reconstruire physiquement et psychologiquement — et c’est le plus long. Il m’a fallu six mois pour me sentir mieux. Ensuite, je me suis posé de vraies questions sur mon futur, sachant qu’à l’époque j’avais 55 ans : pas évident de changer de métier à cet âge-là, surtout après une carrière entière dans la même entreprise. La décision s’est finalement prise à l’issue d’une séance chez mon psychiatre. Il m’a dit : « Vous allez mieux, il faut maintenant décider. » Je lui ai répondu : « C’est compliqué, j’ai 55 ans, je ne sais pas quoi faire de ma vie. » Il a demandé : « Si vous aviez une baguette magique, que feriez-vous ? » J’ai répondu spontanément : « Je serais prof de pilates. » J’avais repris le pilates de manière intense, le confinement m’avait confortée dans l’idée de reprendre mon corps en main. Ça m’a beaucoup aidée à me reconstruire. Ensuite, bien sûr, je me suis mise tous les freins possibles : trop vieille, pas crédible… impossible, pensais-je.

Comme beaucoup, on se met ses propres barrières. Vous, de base, étiez très sportive, mais plutôt sur des disciplines cardio, pas spécialement le pilates, c’est ça ?

Annaick : Oui, absolument. J’étais sur des sports cardio où je transpirais et repoussais mes limites. Le pilates s’est imposé à moi sur les dernières années, parce que j’étais tellement fatiguée qu’il a fallu trouver une alternative. Le pilates a été ma soupape, ma bouffée d’oxygène. Les rares heures que je pouvais y consacrer me permettaient de me détendre et de reconnecter l’esprit au corps. Ça m’a recentrée.

Après avoir pratiqué et repris des cours, vous décidez de vous former. Racontez-nous la formation : durée, apports, certification… Était-ce indispensable pour lancer votre auto-entreprise ?

Annaick : Oui, indispensable. Je ne me voyais pas prendre en charge le corps de mes élèves sans une vraie base. Il existe de nombreuses formations de profs de pilates. J’ai choisi un cursus long. J’aurais pu me contenter du tapis, mais vu mon âge, je n’allais pas exercer 20 ans : je voulais être complète. J’ai commencé par la formation tapis (8 mois) : diplômée en mai, j’ai officiellement commencé à enseigner en septembre. Ensuite, j’ai poursuivi avec le réformer, une machine avec plateau coulissant et ressorts, travail en profondeur et de manière ludique. Cette étape m’a pris sept mois supplémentaires. J’ai continué avec d’autres machines, notamment le Cadillac — une sorte de grand lit entouré d’arceaux où l’on fixe sangles, ressorts, barres — conçu à l’origine pour faire travailler des personnes alitées. Puis la Chair (une chaise avec pédale et ressorts), le barrel, le spine corrector… Il y a beaucoup de supports en pilates.

On peut préciser que la méthode existe depuis le début du XXe siècle, inventée par Joseph Pilates.

Annaick : Absolument. C’était un génie. Ses machines, adaptées aux besoins des personnes avec lesquelles il travaillait, perdurent aujourd’hui.

Quels sont les avantages du pilates par rapport à d’autres disciplines ?

Annaick : On travaille les muscles profonds — proches de la colonne vertébrale et des articulations —, l’allongement musculaire et la mobilité articulaire, plus que la contraction visible. Tout se fait avec douceur, minutie et précision. Les fondamentaux : précision, respiration, centrage (les abdominaux profonds, proches de la colonne et le périnée), fluidité. Sans respiration, pas de pilates : apprendre à respirer est déjà un travail. C’est une méthode formidable pour ceux qui veulent bouger et pour des personnes avec hernies discales, scolioses, discopathies, problèmes d’épaules… On adapte au corps et aux éventuelles pathologies de chacun.

Vous avez démarré avec des cours particuliers et de petits groupes, en studio ou à domicile. C’était un choix dès le départ ? Et avec le recul, êtes-vous satisfaite ?

Annaick : Oui. Je n’avais pas envie d’enseigner dans de grandes salles de 20 personnes. Pour l’avoir vécu, autant aller en salle de fitness ou suivre des cours en ligne. La correction du prof est essentielle ; je voulais des petits groupes : duos ou groupes restreints. Je travaille notamment dans un studio qui limite à cinq personnes, ce qui permet d’adapter et de corriger. J’enseigne aussi en duo sur réformer dans un petit studio équipé de deux machines. Je donne des cours particuliers en louant des studios, et je me rends à domicile. Le bouche-à-oreille fait le reste.

Et cette formule vous correspond après un à deux ans de pratique ?

Annaick : Complètement. Mon passé de commerciale m’aide : le lien avec le client est central. Venir à domicile permet d’être à sa disposition et de créer du lien. Les petits groupes aussi : on suit mieux les personnes et on entre un peu dans leur vie — c’est important pour exercer ce métier.

Des conseils pour celles et ceux qui veulent se lancer ? Peut-être des conseils que vous auriez aimé recevoir ?

Annaick : D’abord, une bonne formation, sans lésiner. La mienne m’a donné des bases solides d’anatomie : savoir quels muscles travaillent dans tel mouvement, c’est crucial. Ensuite, je me suis mise à mon compte rapidement tout en continuant à me former. J’aurais pu passer deux ans sans travailler, mais je voulais aller dans le grand bain : rien ne remplace l’expérience pour se sentir légitime et gagner en assurance au fil des séances. Les premières sont stressantes, comme la prise de parole en public ; plus on pratique, plus le stress baisse. Côté statut, j’ai choisi la micro-entreprise : rapide, peu coûteux, efficace et simple à gérer. Enfin, bien choisir son école aussi en fonction de la localisation : moi, j’ai privilégié une école près de chez moi. Il faut s’investir, être pugnace : ce n’est pas parce qu’on est sportif que la formation est « facile ». Le corps intègre les exercices petit à petit, et transmettre est encore autre chose. En pilates, on utilise beaucoup d’images et de consignes très précises pour le placement : il suffit d’un mauvais placement pour se faire mal ou passer à côté du bénéfice.

Vous avez aussi rapidement développé une clientèle par le bouche-à-oreille. Comment cela s’est-il produit ?

Annaick : J’avais déjà un réseau grâce à ma carrière de commerciale. Un ancien client m’a contactée, puis j’ai été recommandée à une autre personne, chez qui je suis allée chaque semaine, qui m’a recommandé à son tour… Chacun y trouvait son compte, sinon ça n’aurait pas duré. Ça a été très rapide : en un an, j’étais sollicitée au-delà de mes attentes, et ça continue encore aujourd’hui.

Et votre planning aujourd’hui ?

Annaick : Les après-midis que je gardais pour mes formations sont déjà remplis. J’ai même demandé à certains élèves d’attendre que je passe mon examen final le 2 décembre. Les créneaux libres sont pris, et j’en suis ravie. Je ne m’attendais pas à ce résultat en un an et demi. Je suis passionnée par ce que je fais, et au-delà de la passion et de la transmission, il faut savoir créer du lien avec ses clients.

C’est un métier très gratifiant. Qu’est-ce qui vous apporte le plus ?

Annaick : Quand mes élèves repartent en disant : « J’ai l’impression d’avoir grandi de quelques centimètres, je me sens plus alignée. Ça va durer jusqu’à la prochaine séance. » Là, je me dis : c’est gagné. Ou quand un client dit : « Vous n’êtes pas là vendredi ? Ce n’est pas possible, on trouve un autre créneau… mardi 7h30 ? » Je me sens utile. J’ai aussi vu des personnes non sportives se réconcilier avec le mouvement. Par exemple, une élève arrivée en avril dernier : d’un cours particulier, elle est passée à deux puis trois par semaine. Elle n’était pas sportive, a ajusté son alimentation après trois grossesses ; au bout de trois mois, elle avait retrouvé sa mobilité et ne s’en passe plus. C’est accessible à tous et à tout âge : j’ai des élèves de 80 ans qui pratiquent chaque semaine.

Côté communication, le bouche-à-oreille a presque suffi. Vous avez tout de même une présence en ligne ?

Annaick : Oui, une page Instagram : pilatesbyann. Un site internet est aussi en projet : je n’ai pas encore eu le temps de m’en occuper, mais ça arrive.

Parfait. On a fait un beau tour de votre métier et de ses coulisses. Merci pour cet échange.

Annaick : Merci, c’était un plaisir.

Notre forum de discussion

0 Commentaires

Actuellement actif : 0
Votre expérience est une ressource inestimable, partagez-la !
Loading
Quelqu'un rédige
This is the actual comment. It's can be long or short. And must contain only text information.
(modifié)
Votre commentaire apparaîtra une fois validé par un modérateur.
This is the actual comment. It's can be long or short. And must contain only text information.
(Modifié)
Votre commentaire apparaîtra une fois validé par un modérateur.
Charger plus
Thank you! Your submission has been received!
Oops! Something went wrong while submitting the form.
Charger plus

Vous aimerez aussi...

26 min

N°42 : Lola, fondatrice de Salive Paris

Découvrir
40 min

N°41 : Dorra fondatrice de Qaws et Ebniecolofrance

Découvrir
20 min

N°40 : Émilie et Lalatiana fondatrices de Café Way of Life

Découvrir
40 min

N°39 : Anne-Marie, fondatrice de Perles Rares Djonou

Découvrir