Plongez au cœur de l'innovation mode avec Florence Marceau de La 8ème Fois! Explorez le parcours de Florence, de ses 10 ans dans le monde professionnel à la création d'une marque de prêt-à-porter éthique. Découvrez ses motivations derrière le nom "La 8ème Fois" et comment cette marque révolutionne la mode en proposant des vêtements ajustables et durables, s'inscrivant dans une démarche de consommation responsable.
Bienvenue à tous, je suis Coralie et je pilote Altavia Foundation, qui a développé la plateforme Microco.com. Ici, c'est le podcast de Microco. Chaque mois, on s'entretient avec un entrepreneur pour explorer son parcours et les coulisses de son activité, ses ambitions, ses freins, les obstacles qu'il ou elle a rencontrés, ses fiertés et surtout comment il s'organise au quotidien.
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C'est une édition spéciale puisque Florence Marceau, tu es entrepreneur, mais aussi lauréate Small is Big 2023. Tu fais partie des entrepreneurs qu'on a récompensés pour leur micro-entreprise.
Aujourd'hui, on va parler de ta marque que tu as lancée il y a deux ans, la 8e fois, qui est une marque de confection de vêtements ajustables pour femmes. Et je voulais commencer par le cheminement personnel que tu as eu avant de te lancer.
De manière très surprenante, mon parcours avant d'avoir lancé l'entreprise n'était pas du tout marqué par l'entrepreneuriat, je n'étais pas du tout destinée à ça. Même si j'ai fait une école de commerce, ce n'était pas du tout une envie que j'avais au départ.
J'ai travaillé en tant que consultante d'achat pendant presque huit ans, dans une petite entreprise, un cabinet de conseil. Et ce qui marquait surtout mon quotidien, c'est que je ne voulais pas de routine. Donc, le fait d'être en conseil, ça me permettait de changer de client régulièrement et de ne pas avoir cette routine que peut-être je retrouve un peu aujourd'hui dans l'entrepreneuriat.
Il n'y en a pas, justement, c'est ça que je recherche. J'adore avoir des challenges tout le temps.
C'est ça, exactement.
En fait, c'était quelque chose qui commençait à me trotter dans la tête depuis un moment. Et je me suis rendue compte que là où je prenais le plus de plaisir, c'était quand je faisais de la couture, quand j'étais sur des travaux manuels.
C'est toujours ce que j'ai aimé et ce qui me procurait de la joie. Et puis, après, en y pensant un peu plus, mon héritage familial avec ma grand-mère qui était couturière et puis ma sensibilité aux questions de développement durable, de consommation responsable, ont fait le reste.
Oui, tout à fait. Alors, pour la petite anecdote, ce nom-là, je ne l'ai pas trouvé toute seule. J'ai fait venir des amis à la maison, on a fait un apéro avec une session de brainstorming pour essayer de chercher un nom qui pouvait fonctionner.
À force de discussion, tous ensemble, on est tombés sur ce nom-là. Et la huitième fois, ça vient d'une statistique qui dit qu'en moyenne, on ne porte nos vêtements que sept fois avant de les jeter, avant de s'en débarrasser.
Pour moi, il était hors de question de créer une marque, de créer des vêtements qui n'allaient pas être utilisés. Et c'est pour ça que j'ai voulu utiliser ce nom-là pour être vraiment dans un concept de durabilité et de longévité des vêtements.
Si vous êtes une femme et que vous sentez que votre corps, change assez régulièrement à cause des hormones, on prend du poids, on perd du poids, on sent que le corps, évolue tout le temps. Et si vous ne vous sentez pas toujours très à l'aise dans vos vêtements, la huitième fois, c'est fait pour vous.
La huitième fois, ce sont des vêtements d'abord ajustables qui contiennent trois tailles dans une taille de vêtement, ce qui permet vraiment de se sentir à l'aise en toutes circonstances, de pouvoir moduler le vêtement en fonction de son corps. Et c'est vraiment le vêtement qui s'adapte à la personne.
Ça, c'était la première proposition. Et puis ensuite, il y a eu le concept de vêtements réversibles pour aussi rester dans le concept d'adaptabilité, aux occasions qu'on a de porter un vêtement entre le jour et le soir.
La journée, le soir, le travail, les sorties. Vraiment, d'avoir plusieurs vêtements en un qui donnent envie de les porter tout le temps.
Non, ça a été un long cheminement.
Non, les deux sont venus un peu en même temps. En fait, au départ, l'idée, c'était que je voulais créer une marque éco-responsable qui aurait un impact positif. Ça, c'était vraiment le premier truc. Aujourd'hui, quand on crée une marque de vêtements, ça ne suffit plus pour se démarquer, parce que c'est devenu un prérequis pour les consommateurs d'avoir des marques respectueuses de l'environnement et des travailleurs.
Pour me démarquer, il fallait que je trouve ce petit truc en plus. Comme c'était relié au nom de la marque, je me suis dit qu'est-ce que je pourrais faire pour que les gens portent leurs vêtements plus souvent. Je me suis rendu compte que parfois, on arrête de porter ses vêtements parce qu'on ne rentre plus dedans.
Je me suis dit qu'en faisant ce système de boutonnage, je pouvais apporter ma solution à cette problématique et faire en sorte que les gens portent leurs vêtements plus longtemps. Ça me permettait de me démarquer aussi.
Oui, il y a pas mal de choses à dire. D'abord, sur les caractéristiques techniques, avant de sortir mon premier modèle, qui est la jupe courte Émilie, il y a eu tout un travail de réflexion sur comment garder l'équilibre du vêtement, même en travaillant sur le boutonnage. Là, c'est des tests qu'on fait sur des tissus neutres pour voir comment le tissu fonctionne.
On fait essayer à des personnes qui ont différentes morphologies pour voir si ça fonctionne bien. Sur la jupe courte, c'était assez simple. On est sur un bas, donc l'équilibre n'est pas trop compliqué à avoir. Sur la jupe longue, j'ai travaillé sur trois rangées de boutons pour pouvoir laisser l'opportunité aux personnes de gérer l'ouverture de la jupe pour que chacun puisse se sentir en confiance et bien dans ses vêtements.
Sur la robe, il y a eu un challenge supplémentaire, c'est qu'il fallait que l'équilibre du vêtement soit le même en haut et en bas. C'est pour ça que j'ai travaillé sur un système de boutonnage à l'avant plus une petite boucle à l'arrière pour permettre de gérer le cintrage de la robe et que ça fonctionne sur différentes morphologies. C'est à force de tests qu'on arrive au résultat souhaité. Après, en ce qui concerne le sourcing...
Oui, ce ne sont pas tout à fait des chutes. Je travaille à partir de stocks dormants, donc c'est carrément des rouleaux de tissus qui ont été produits mais qui n'ont pas été utilisés dans leur totalité. En général, je récupère le reste de ces matières qui sont neuves, qui n'ont jamais été utilisées, qui auparavant étaient détruites.
Aujourd'hui, il y a une vraie filière de revalorisation de ces matières-là qui permettent de donner vraiment la vie à ces tissus.
Exactement. On travaille à partir de matières existantes, donc pas de consommation d'énergie, pas de consommation de matières premières pour ces tissus. C'est de la matière existante, donc la seule énergie qu'on va utiliser, c'est dans la production, la construction.
Oui, j'ai été accompagnée dès le début. Je n'avais aucune expérience, c'est ma première entreprise, je ne savais pas forcément par quoi commencer, j'étais devant une feuille blanche. Je me suis fait accompagner par la BGE.
J'ai été en couveuse pendant neuf mois avec un mentor qui m'a accompagnée sur le lancement, sur la définition du modèle et sur la proposition de valeur. Elle m'a aidée à faire ma première campagne Ulule aussi pour la jupe. Donc ça, ça a été vraiment un énorme coup de pouce et j'ai beaucoup apprécié pouvoir travailler avec quelqu'un, puisque le problème de l'entreprenariat, c'est qu'on est aussi souvent seule.
Et c'est important de pouvoir partager ses idées avec des personnes qui nous écoutent et qui sont expertes de ces sujets-là. Et c'est pour ça aussi qu'au-delà de la BGE, j'ai aussi intégré des réseaux d'entrepreneurs, soit exclusivement féminins ou pas, mais aussi pour pouvoir échanger sur des problématiques communes, même si on est sur des secteurs différents, et de pouvoir partager des idées, des problématiques que nos proches ne comprendraient pas forcément.
Pendant un moment, j'ai été dans un réseau qui s'appelle F Collective, qui est un réseau 100% féminin. Et aujourd'hui, je garde encore pas mal de contact avec des membres du réseau. Et je me rapproche aussi des réseaux du 93, parce qu'il y a un gros bassin d'entrepreneurs, avec le ME 93, tous les événements…
C'est ça. Et en parlant d'entraide, il faut aussi que je parle de vous, parce que c'est hyper important. Aujourd'hui, c'est Altavia Fondation qui m'accompagne aussi sur des sujets de communication, suite au festival Small is Big.
Et ça, c'est très précieux. Et j'aime beaucoup travailler avec toutes les personnes qui donnent de leur temps aussi pour ça.
Oui, c'est vraiment précieux.
Alors aujourd'hui, sur les réseaux sociaux, je suis principalement sur Instagram. Je suis un peu sur Facebook aussi, mais un peu moins présente. Et surtout, ce qui touche à l'entreprenariat, je communique pas mal sur LinkedIn aussi. Et après, en termes de communication avec mes clients, j'ai une newsletter que j'envoie à mes abonnés chaque mois.
Et ça permet d'avoir vraiment un lien privilégié avec mes abonnés en plus petits commités, de manière un peu plus intime. Et je commence à me développer aussi sur Pinterest. Pour la mode, c'est hyper important. C'est très visuel. Ça permet aussi d'avoir de la visibilité à l'extérieur et aussi sur le long terme.
Contrairement à Instagram, où on est sur quelque chose de très éphémère. Là, sur Pinterest, on peut partager des articles de blog, des produits qui vont rester pendant plusieurs mois, plusieurs années, et gagner en visibilité.
Aujourd'hui, je suis principalement sur du B2C. J'ai mon site e-commerce, plus les réseaux sociaux. J'ai participé au Salon Who's Next en septembre pour justement toucher une cible B2B et être présente en physique. Donc ça, c'est de la prospection qui est en cours, qui est sur du long terme.
Donc c'est aussi pour toucher des clients particuliers. Mais effectivement, n'ayant pas de boutique physique aujourd'hui, un relais qui est important pour moi, c'est de pouvoir être distribué par des intermédiaires.
Je suis en train de les démarcher. J'ai déjà commencé, notamment pour les fêtes, pour commencer à déposer des pièces pour la fin d'année. Mais après, c'est une relation qui se travaille.
Il faut qu'il y ait de la confiance. Il faut que les boutiques aient le temps de tester un produit auprès de leur clientèle, voir si ça leur plaît avant de vraiment tomber sur un partenariat.
Il faut que ces boutiques-là aient une clientèle qui soit proche de ma clientèle cible aussi.
Alors, j'aurais deux principaux conseils, s'il peut y en avoir plein. Mais le premier, c'est de bien s'entourer, de ne pas rester seul. On l'a déjà dit tout à l'heure, mais c'est important de pouvoir partager, de ne pas rester dans son coin avec ses idées.
Je pense que n'importe qui donnerait ce conseil-là. Et le deuxième que je donnerais, c'est de ne pas sous-estimer les investissements, que ce soit en temps et en argent aussi. Même si on se dit qu'on va avoir une activité qui ne demande pas beaucoup d'investissement, qui n'est pas très risquée, malgré tout, il y a toujours des choses qu'on n'a pas prévues et dont on va avoir besoin, que ce soit pour se développer, se former, produire.
Et moi, je n'avais pas forcément anticipé ces coûts là. Et c'est important d'y penser pour gagner en sérénité.
Je n'ai pas lancé de prêt.
Même pour aujourd'hui, j'ai fait avec l'épargne que j'avais.
Oui, c'est ça qui m'a aidée à lancer ma première production. Merci à toutes les personnes qui ont contribué d'ailleurs. Après, aujourd'hui, je suis dans une phase où je me dis que si je veux changer d'échelle, si je veux aller plus loin, je vais avoir besoin d'investir plus.
Donc là, je suis en train de réfléchir à des solutions d'investissement, peut-être de prêts, de prêts d'honneur. Je sais qu'il y a plein de solutions qui existent et je suis en train de creuser ces solutions pour 2024.
Je peux vous en partager, mais je trouve que c'est assez personnel. Ça dépend vraiment de comment on fonctionne. Je n'ai pas de morning routine ou de choses comme ça. Non, le premier conseil, ce serait de respecter son rythme justement. Il y a des personnes qui sont meilleures pour travailler le matin que pour travailler le soir.
Donc, surtout de ne pas culpabiliser si on ne fait pas des horaires classiques. Il faut vraiment savoir s'écouter et travailler quand on le souhaite. Et après, moi, pour tenir mes objectifs, je me fais un bilan tous les mois de comment mon mois s'est passé.
Est-ce que j'ai réussi à atteindre mes objectifs ou pas ? Si je n'ai pas réussi, pourquoi ? Et ce qui me permet de définir mes objectifs pour le mois d'après. Et ensuite, ça, je les suis de manière hebdomadaire où je me fais mon plan d'action, ma to-do liste toutes les semaines pour justement réussir à atteindre ces objectifs et de me dire quelles actions je dois mettre en place pour atteindre ça.
Et je suis ça toutes les semaines. Tous les jours, je n'y arrive pas. Mais en tout cas, je sais ce que j'ai à faire sur une semaine. Et moi, aujourd'hui, ça me convient comme ça.
Il y a quand même beaucoup de travail, ça, c'est vrai. Il y a des périodes aussi, avec la période des fêtes, c'est aussi particulier. Mais oui, j'arrive quand même à avoir des moments où j'arrive à être un peu plus dans la créativité. Là, je suis en train de créer une nouvelle pièce en collaboration avec une autre créatrice.
Ça permet aussi de travailler ensemble et c'est vraiment des moments de plaisir où on prend du recul sur ce qu'on a envie de faire, sur la création.
Ça va être un petit haut qui sera réversible, qu'on pourra porter, décolter devant.
Donc, on est en train de travailler dessus et c'est cool, ça fait du bien.
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