Une couture qui lâche, un sac en cuir abîmé par le temps, un ordinateur qui rend l’âme…face à ces petits tracas, nous serions nombreux à jeter l’objet endommagé pour nous diriger ensuite vers les grandes enseignes en quête d’un nouveau modèle. A l’heure de l’inflation et du dérèglement climatique, une alternative plus éthique et écoresponsable fait parler d’elle : celle de la réparation !
Le recours à la réparation ne fait pas seulement la part belle à la durabilité, elle contribue également à préserver des artisanats qui étaient autrefois au cœur de notre économie.
Confier nos objets endommagés entre les mains expertes d’artisans pour les restaurer s'avère être une option bien plus économique que leur remplacement par des articles neufs. C’est aussi l’occasion de limiter la génération de déchets : malgré les progrès en termes de recyclage, il sera toujours plus vertueux de prendre soin de ce qu’on possède déjà que d’encourager la production et le transport de nouveaux produits à l’impact environnemental conséquent.
En faisant appel à ces artisans chevronnés, ce sont aussi des savoir-faire qui perdurent dans le temps, et qui contribuent à l’économie circulaire et locale.
C’est l’occasion de favoriser des commerces de proximité et de créer du lien au sein des villes et des communes. En somme, de donner vie à un cercle vertueux où s’alignent durabilité, qualité et communauté !
Dans le vaste monde des métiers artisanaux, il existe un professionnel de la réparation pour presque chaque objet, même pour ceux que l'on pourrait croire irréparables ! De l'horloger minutieux au cordonnier expert, en passant par le talentueux ébéniste qui redonne vie à aux meubles d’autrefois et aux couturiers qui ajustent ce pantalon que vous ne pensiez pas pouvoir reporter.
Un artisan peut rénover mais aussi réemployer un objet pour un nouvel usage.
L’artisanat de la réparation s’attaque aussi à des objets plus modernes tels que l’électroménager et l’informatique. Il constitue ainsi une réponse à l'obsolescence programmée via la remise en l’état ou le reconditionnement.
Bien que ces métiers puissent parfois paraître désuets, force est de constater que de plus en plus de jeunes talents se tournent vers ces expertises originales et souvent méconnues. Selon l’étude #MoiJeune – OpinionWay pour les Chambres de Métiers et de l’Artisanat réalisée en 2022, 88% des jeunes considèrent que les métiers de l’artisanat sont des métiers “qui rendent fiers”. Désormais perçus comme enrichissants et nobles, ils reflètent aussi l’aspiration croissante de la société pour une approche plus responsable de nos modes de consommation.
Si la réparation n’est pas encore un réflexe pour beaucoup, c’est aussi car on ne sait pas nécessairement vers qui se tourner. A la fois pour faire gagner les acteurs de la réparation en visibilité et pour encourager les citoyens aux gestes éco responsables, la Chambre des Métiers et de l’Artisanat a créé, aux côtés de l’ADEME, le réseau et label « Répar’Acteurs ». Les professionnels de la réparation certifiés peuvent ainsi être répertoriés en tant qu'acteurs engagés dans le développement durable et l'économie circulaire, et apparaître dans l’annuaire dédié.
Une chose est sûre : le retour vers les artisans de la réparation est bien enclenché, encouragé par une volonté de réduire la surconsommation et de revenir vers l’essentiel. Les entrepreneurs peuvent voir l’émergence de ces métiers et l’engagement du gouvernement et des collectivités en la matière comme l’opportunité d’être épaulé dans leur projet de commerce de service de proximité.
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